Suite à l’incendie de la cathédrale Saint-Pierre de Nantes, il ne reste plus rien de l’imposante toile d’une hauteur de 2,36 m et d’une largeur de 1,35 m. Exposé au niveau du bras droit du transept, près de Marguerite de Foix et du tombeau de François II et au-dessus d’une armoire électrique, la toile d’Hyppolyte Flandrin est sans aucun doute la plus grosse perte de ce drame. Alors même que les vitraux et le grand orgue pourront être entièrement reconstruits, cette toile du 19e siècle de Saint Clair guérissant les aveugles, est définitivement perdue.
Réformateur de la peinture religieuse
Le tableau de Flandrin, classé propriété de l’État et monument historique, était l’un des premiers ouvrages du peintre lyonnais Hyppolyte Flandrin (1809-1864) qui fut l’un des apprentis préférés d’Ingres. Après la confection de ce tableau, il deviendra l’un des plus importants rénovateurs de la peinture religieuse. À un moment, les églises vont alors être restaurées et Flandrin se verra confier de nombreuses commandes de la part des grandes églises parisiennes, dont l’église de Saint-Germain-des-Prés où il produira une vingtaine de peintures murales. On commença à l’appeler le nouveau Fra Angelico.
Une toile prédisposée pour la cathédrale
Étant moins monumentale, la toile de Saint Clair guérissant les aveugles était classée parmi les œuvres majeures. Alors, aurait-il fallu la conserver ? Pendant que certains s’expriment quant à la conservation des œuvres dans les lieux de culte, la conservatrice à la Drac des Pays-de-la-Loire, Clementine Mathurin, affirme que la place du tableau était clairement à la cathédrale car c’est en ce lieu qu’il porte tout son sens en raison de son lien intrinsèque avec la place.
Si l’original ne peut être remplacé, une copie en modèle réduit de la toile, réalisée par le jeune frère d’Hyppolite, est en conservation au musée du Louvre. Entre-temps, deux autres œuvres populaires de Flandrin sont exposés au musée d’Arts de Nantes. Celles-ci seront prêtées au musée des beaux-arts de Lyon à l’occasion d’une rétrospective consacrée à l’œuvre de ce maitre du 19e siècle, aussi connu pour ses portraits.